Elle est très jolie cette robe !

m’a dit mon copain hier.
Je lui ai alors raconté l’histoire de ces bouts de tissus.

3 ans plus tôt, encore malade, je faisais les soldes avec ma mère quand j’ai vu cette robe. Rouge, fleurie, féminine. Je sorti malheureusement de la cabine d’essayage les larmes aux yeux, ayant l’air de Dobby l’elfe de maison dans ses vieux vêtements trop grands. Docilement, je reposai la robe.

Quelques semaines plus tard, je m’étonnai de la découvrir parmi mes cadeaux de Noël.

Elle t’ira si bien quand tu seras guérie

m’a encouragée ma mère.

Il m’aura fallu du temps pour oser la mettre une fois mon corps retrouvé. J’avais peur de ma réaction en sentant le tissu épouser mes hanches et ma poitrine. J’étais mal à l’aise, elle était quand même sacrément voyante, cette robe, pour une fille aussi discrète que moi !

Hier, je l’ai sortie du placard et je l’ai portée.

Je n’ai reçu que des compliments, et j’ai décidé de les accepter.

Croire en le fait que l’on puisse me trouver jolie ou intéressante malgré mon imperfection.

Un jour, je me suis promis d’arrêter l’hypocrisie :

Comment admirer la guérison des autres sans même se donner les moyens de guérir soi-même ?

Guérir « à travers les autres » tout en faisant bien attention à ne pas prendre de poids. Ce n’est pas la personne que je voulais être.

Cette robe m’a aidée, m’a fixé un cap. J’ai renoué avec les choses que j’aimais, en me bousculant un peu au début. J’écrivais chaque jour 3 choses positives, ce qui m’a aidée à ne pas me focaliser sur cette reprise de poids que l’on redoute tant. Au fur et à mesure j’étais ravie de voir que je pouvais à nouveau me concentrer pour lire, dessiner, et rester assise à regarder un film. La joie que je voyais dans le regard de mes proches m’encourageait davantage. Plus je reprenais vie, plus j’étais à nouveau à l’aise dans les relations sociales. Aujourd’hui, je suis capable de courir 10 kilomètres, ou de danser toute la nuit, grâce à ce corps. Je peux de nouveau rire sans me forcer, passer de bons moments aux repas de famille sans être paralysée par la nourriture foisonnante.

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Quand j’en ai besoin, je me répète que je suis tout aussi importante que les autres. Que chaque imperfection me raconte. Que chaque cicatrice, chaque vergeture, chaque centimètre de peau que parfois je trouve « de trop », existe parce que je vis.  Et c’est magnifique. Je me suis promis de continuer à être imparfaite. Être maladroite, tête en l’air, me perdre souvent, être naïve, danser peu gracieusement. Parce que je sais que je suis une personne forte, qui a réussi à taire la petite voix en moi. Et c’est l’une de mes plus belles qualités.

Toi qui lis ces lignes, saches que tu es tout aussi important(e). Aime-toi, prends soin de toi. Et continue à te battre.

 

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