Lorsque j’ai accepté mon stage en Audit, j’étais consciente que mes missions me pousseraient à un grand nombre de déplacements professionnels. Restaurants midi et soir, nuits et petits déjeuner à l’hôtel.
Je ne savais pas trop si je parviendrais à concilier cette situation avec mes troubles du comportement alimentaire. Souffrant d’anorexie mentale, j’ai un plan alimentaire à suivre, donné par un nutritionniste pour m’aider à réaugmenter mes portions et réintroduire les aliments que j’avais progressivement écartés de mon alimentation.
A la maison, c’est facile, je peux prévoir mes repas à l’avance. En déplacement, c’est l’inconnu, la perte de tout contrôle. Au départ, cela n’a pas été facile mais avec du recul, je me dis que j’en tire beaucoup de positif.
Lors de mes premiers déplacements, au restaurant, je restais dans ma petite bulle de confort. Je me rabattais sur des plats plutôt légers car l’idée de ne pas connaître l’exacte composition des plats m’effrayait.
Puis je voyais les plats que commandaient mes collègues. Ils avaient l’air délicieux.
Une fois, deux fois, je saute le pas.
Je prends un plat qui me tente vraiment.
J’hésite une seconde, mais ne réfléchis pas trop longtemps, je commande un dessert. Culpabilité ? Non, car tout le monde à la table fait comme moi et personne ne me juge. J’avais perdu la notion de ce que « manger en quantité normale » signifiait, et finalement, manger au restaurant m’a permis d’augmenter mes portions de manière assez naturelle.
Manger à l’extérieur m’a beaucoup également beaucoup aidé à remanger des plats que je ne me serais probablement pas préparés spontanément à la maison. Le premier matin je mange un pot de fromage blanc et quelques fruits, le lendemain j’ajoute un morceau de baguette, le dernier jour je m’autorise le croissant qui me fait de l’œil depuis le début de la semaine. Je redécouvre des sensations que j’avais perdues, des saveurs que j’avais oubliées et j’apprends à dédiaboliser tous les aliments qui me faisaient peur.
Les départs en mission me permettent également de lâcher prise et à mieux gérer les imprévus. Cela était une de mes pires angoisses : ne pas savoir ce que j’allais manger de la journée. Je n’étais pas non plus forcément à l’aise avec l’idée de manger avec personnes que je connais peu. Mais le meilleur moyen d’effacer ses peurs est de s’y confronter. Aujourd’hui, je sens qu’au quotidien, je parviens beaucoup mieux à gérer les changements de dernière minute, qu’ils soient liés ou non à l’alimentation.
Je prends donc chaque déplacement comme une chance d’avancer un peu plus vers la guérison. Ils m’aident à retrouver la vie normale que je menais auparavant. Saisissez ces occasions où (peut être malgré vous) vous devez sortir de votre zone de confort pour faire un pas en avant supplémentaire. C’est en faisant face à nos petites appréhensions que nous parvenons progressivement à les apprivoiser.
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