Je m’appelle Julie. A mes 17 ans, j’ai compris que j’étais hyperphage.
Mais ce n’est rien, c’est juste de la gourmandise !
Cette phrase résume toute mon enfance.
Déjà très jeune, à l’école primaire, j’avais pour habitude de manger beaucoup en un temps limité. Dans ma famille, ce n’était pas alarmant.
Au collège, ça a commencé à s’empirer grandement. Pendant mes 4 ans de collège, j’ai été harcelée, victime des moqueries, d’insultes, de coups.
Mon grand-père, dont j’étais très proche, est décédé en 2012… et ma maladie a pris un nouveau virage.
Tombée dans la dépression, j’ai fait de multiples tentatives de suicide. Je ne comprenais pas pourquoi la dépression m’ouvrait l’appétit au lieu de me le couper. J’ai vite compris que je mangeais mes émotions, que j’extériorisais mes émotions en mangeant à outrance…
Je pensais que c’était juste de la gourmandise, comme tout le monde me le disait.
Comment je pourrais représenter symboliquement la nourriture?
Vous voyez les doudous? Voilà, la nourriture, c’était mon doudou, mon réconfort.
Puis le verdict tomba, j’approchai dangereusement des 100 kg, à seulement 13-14 ans. Je souffrais de ce mal-être qui me rongeait. Comme dans un cercle vicieux, plus je souffrais, plus je mangeais. Un cercle sans fin.
Après 5 années noires, en février 2017, une rupture amoureuse me convainc de perdre du poids.
Je décide alors de faire un régime restrictif, déjà fait auparavant, ce qui m’avait très vite fait perdre.
Très mauvaise idée… La plus mauvaise décision de ma vie.
Plus le temps passait, plus je m’éloignais du régime pour rentrer en restriction drastique.
J’enchainais les journées à 500 calories. Je ne mangeais plus que des fruits et des légumes, pour essayer de me sentir belle. QUELLE CONNERIE !
Très doucement, je tombais dans l’anorexie mentale.
Je devenais phobique, je pensais que tout aliment me ferait grossir. Je cherchais à toujours perdre plus, toujours plus vite, sans penser aux conséquences désastreuses sur ma santé (vertiges,…).
Pendant l’été, j’ai réussi à reprendre petit à petit une alimentation normale, même si la balance restait une obsession.
Qui dit reprise d’une alimentation normale dit sport à outrance pour compenser… Il n’était pas rare que je fasse 3-4 heures de stepper dans la journée pour pouvoir éliminer les calories ingurgitées.
A la rentrée, après une année passée à la maison, je me suis inscrite dans un nouveau lycée.
Et petit à petit, j’ai réussi à reprendre une vie normale.
J’ai diminué le sport, repris une alimentation équilibrée et arrêté l’obsession de la balance.
Pourquoi ? Comment ?
J’ai été diagnostiquée. HYPERPHAGE.
Des professionnels de santé m’ont dit que j’étais malade.Je ne suis pas folle mais juste malade.
C’est à partir de ce moment là que tout a changé.
J’ai accepté ma maladie, et petit à petit, les crises se sont arrêtées ou ont été remplacées par des grignotages.
Aujourd’hui, j’en suis où ??
J’ai rendez-vous le 18 mai avec une psychologue pour analyser d’où vient cette maladie et me soigner en profondeur.
Mais aujourd’hui, je suis fière de dire que ça fait 1 mois que je n’ai pas fait de crise et 4 jours que je n’ai pas grignoté. Je ne sais pas si je suis en «sursis», ou guérie mais en tous cas, je suis fière de moi, fière d’avoir combattu et de continuer à combattre cette maladie qui m’empêchait de vivre.
Aujourd’hui, je prône le «body positive» et l’acceptation de soi.
A tous ceux qui liront mon témoignage, croyez en vous, la fin du calvaire approche.
Ne perdez jamais espoir d’une guérison.
Vous souhaitez aider les autres et témoigner ? C’est par ici !
J’espère que tu continues ton chemin Julie!
Oui Aurélie, je continue mon petit bonhomme de chemin, le développement personnel m’a beaucoup aidé, merci en tout cas !