J’ai toujours été une personne plutôt influençable et j’ai longtemps cru que pour être heureuse dans mon alimentation, il fallait que je mange comme les autres.
Comme tous ces comptes sur les réseaux sociaux qui publient quotidiennement des photos de « cheat meal » tous plus gras et sucrés les uns que les autres. Ou comme mes amis, comme mes sœurs, comme ma famille.
J’ai trop souvent pensé que pour prendre du plaisir gustatif, il fallait avaler des litres de crème glacée recouverte de chocolat fondu, morceaux de cookies et de brownie ou au contraire ne manger que du salé (rillettes, fromage…) matin, midi, goûter et soir.
J’ai trop longtemps cherché à imiter le comportement alimentaire des autres et j’ai fini par m’y perdre.
Comment ne pas succomber à ces photos qui défilent les unes derrières les autres d’un simple coup de pouce sur l’écran ?
Je descends mon fil Instagram à la recherche de ces images, ces aliments que je m’interdis. Je mange par procuration à travers mon téléphone.
Des muffins, des pancakes, des cookies, des comptes « recovery » qui mangent trois feuilles de salade puis prennent des collations à base de gâteaux industriels, chocolat, pâtisseries et viennoiseries quotidiennement.
Je zappe ces pages et tombe sur des comptes sportifs, des régimes alimentaires super stricts mêlés à des pâtisseries maison composées principalement de blancs d’œufs et d’édulcorants. Encore un peu plus loin j’aperçois ces comptes ultra sains : du sucres de coco, pas de farines raffinées, des repas toujours équilibrés au macronutriment prêt.
Je suis perdue dans ce flou d’informations : le sucre, les bons et mauvais gras, les indices glycémiques…
Que penser d’une société qui me dit que le sucre est à la fois terriblement mauvais et indécemment délicieux ?
Que penser de tous ces comptes dont les partages me semblent aux antipodes d’un régime alimentaire intuitif ?
Comment ne pas craquer pour ce nectar suave qui a su nous réconforter lors de nos chagrins d’enfances ?
En fonctionnant par mimétisme j’ai fini par tomber dans l’orthorexie après des années de troubles alimentaires : je suis passée par le végétarisme, le végétalisme, le sans gluten, le sans lactose, le sans sucre et bien d’autres régimes encore plus farfelus les uns que les autres.
Aujourd’hui grâce à mes études de diététique et l’alimentation en pleine conscience, j’ai appris à me reconnecter avec mes sens.
J’ai appris que non je n’aimais pas les muffins, ni même les magnums.
J’ai appris que malgré des années de privation j’aimais les frites, les pâtes au fromage et le chocolat mais aussi la salade et les légumes vapeurs.
Alors non je ne mange pas toujours comme mes proches, mes parents raffolent de dessert bien sucré, moi je préfère un très bon carré de chocolat. Mon père est un grand amateur de cerises, moi je déteste ça mais je pourrais manger des saladiers entiers de framboises.
J’aime le poisson, les graines et le sucre de coco, mais j’aime aussi la pâte à tartiner, le confit de canard et les crèmes dessert.
Ma famille adore la viande rouge grillée et les cuissons grasses moi je préfère le poulet au citron et à la moutarde ou le poisson en papillote.
Aujourd’hui je suis loin d’être sortie d’affaire mais petit à petit je remange de tout.
Je goûte et me fais mon propre avis.
Récemment j’ai mangé du crumble et je n’ai pas aimé, mais j’ai aussi mangé des pommes de terre cuitent à la graisse d’oie et j’ai adoré !
J’ai mangé de cookies de boulangerie, des pâtes raffinées au pesto, des raviolis frais, mais aussi des galettes de sarrasin chèvres/tomate confite, des salades composées à l’huile de noix, des lasagnes de légumes et même de la pizza végétarienne.
Et j’ai pris du plaisir du plat le plus sain au plat le moins « healthy » car j’ai juste écouté mes envies en fonction du moment.
Il y a des matins où j’ai juste envie d’un avocado toast et d’autres où je me délecte d’un énorme porridge au chocolat, mais à ce moment-là c’est ce qui me correspond à moi et à personne d’autre.
Et finalement je me rends compte que tout n’est pas tout noir ou tout blanc.
L’équilibre ne se fait pas sur un repas mais sur la journée, la semaine, le mois.
Je tâtonne, et je cherche encore mais je suis en train de trouver MON équilibre.
Celui qui me correspond à moi et pas à ma famille, ni à mes amis, ni aux réseaux sociaux. C’est ma façon à moi de manger, mes envies et mes désirs. Rien d’autre !
Je ne veux plus me coller d’étiquette : d’ailleurs je ne suis plus végétalienne ni même végétarienne, tout comme je ne me dis pas orthorexique ou anorexique,
je souffre d’orthorexie et troubles alimentaires mais je suis moi, je suis Margot.
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Tellement vrai !
Curieux effet manipulateur et parfois dangereux des réseaux sociaux…
Joli témoignage.
Merci pour ce témoignage. Je te comprends car même si je n’ai pas de troubles alimentaires à la base, avec qq années en surpoids (puis rééquilibre) puis plus récemment l’identification du Syndrôme de l’intestin irritable, j’ai des tendances à l’orthorexie.