Les fêtes de fin d’année peuvent être un moment stressant lorsque l’on a un comportement alimentaire perturbé (hyperphagie, restrictions alimentaires, anorexie, boulimie, orthorexie, surpoids, obésité…).
En effet, entre :
- l’exposition à de plus grandes quantités de nourriture, parfois plus riches que dans nos semaines de routines alimentaires qui sont déjà compliquées à gérer,
- le contact rapproché avec la famille,
- le fait de manger avec d’autres personnes, plus ou moins sous leur regard,
- …
ce moment particulier de l’année qui est agréable, joyeux et festif pour certaines personnes peut s’avérer stressant et anxiogènes pour d’autres.
Parmi les sources de stress identifiées :
Les commentaires qui peuvent mettre mal à l’aise
- « je ne t’en mets qu’une petite part » ou son contraire « tu vas bien en reprendre »
- les remarques sur le poids / corps : « tu as forci / maigri / tu as l’air malade / tu devrais faire attention… »
- « tu ne manges vraiment pas grand chose »
- « allé, reprends donc une petite part de bûche, cela nous ferait tellement plaisir »
- « qu’est-ce que tu es difficile toi »
- « tu es sûr-e que tu en veux ENCORE ? »
- « tu ne peux pas arrêter ton cinéma au moins un jour dans l’année ? »
Les proches, la famille, ne comprennent pas toujours ce que la personne vit, les troubles alimentaires sont peu connus et mal compris, ils peuvent passer pour un caprice, un manque de volonté…
Pour dépasser cette source de stress, vous pouvez essayer de préparer ce moment au mieux :
- A côté de qui je vais pouvoir m’assoir ?
- A qui vais-je pouvoir parler, partager mes inquiétudes avant les repas pour avoir un allié le jour J ?
Les repas & la nourriture
Se retrouver exposé-e à de grandes quantités de nourriture très palatable (agréable au goût) n’est évident pour personne.
Observez votre entourage avec curiosité et amusement : certains vont « se jeter » sur les petits fours, d’autres attendent sagement le plat, certains prennent de petites quantités de chaque plat pour tenir jusqu’à la fin du repas, d’autres finissent religieusement chaque assiette…
Même sans souffrir de trouble alimentaire particulier, le comportement alimentaire de chacun est un peu modifié par les fêtes et l’exposition à la nourriture.
Cela est tout à fait normal. Notre corps est parfaitement capable de gérer ces repas exceptionnels.
Nos pensées & émotions
Face à cette nourriture, on peut parfois être envahi-e de pensées qui vont s’inviter et parfois même occuper toute notre tête : Comment cela va se passer ? Comment vais-je gérer l’arrivée du dessert ? Et si cela déclenche une crise / une compulsion ? … ?
Ces pensées vont entraîner un flot d’émotions, pas toujours confortables à traverser : stress, anticipation anxieuse, repli, tentative d’évitement du repas, culpabilité, honte, parfois même hostilité vis-à-vis des autres… Mais aussi peut-être joie, anticipation du plaisir à venir, satisfaction…
On ne peut pas prévoir ce que l’on ressentira le jour J. Essayons de rester focalisé sur nos ressentis d’aujourd’hui, d’anticiper ce qui peut l’être au mieux, et traversons ce moment !
Les pensées et émotions sont naturelles. Il n’est jamais simple de se retrouver exposé face à un objet/une situation qui nous est habituellement inconfortable.
Bien que tout ceci soit normal, cela peut parfois gâcher la fête et nous empêcher de profiter pleinement de ce moment comme on le souhaiterait idéalement.
Voici quelques astuces pour essayer de « nous décoller » de nos pensées et traverser ce moment le plus sereinement possible.
Porter notre attention au goût, aux saveurs, au plaisir alimentaire
Ces temps de fêtes peuvent être l’occasion de faire des expériences alimentaires différentes de notre quotidien.
On va en effet bien souvent être en contact avec des aliments parfois inhabituels.
Peut-être pourrait-on envisager d’adopter une posture de découverte curieuse de ces aliments, prendre le temps de les observer, les sentir, les laisser fondre en bouche, laisser les arômes diffuser sur nos papilles… pour ainsi en profiter pleinement !
Cultiver la confiance en notre système de régulation
Notre corps sait parfaitement gérer les moments « d’excès alimentaires ». Il est équipé pour faire face à des moments d’abondances. Il est équipé pour faire face à des moments d’abondances ponctuels.
Il adaptera son appétit lors des prochains repas et des prochains jours, sans nécessité de compenser par une privation / restriction.
Notre équilibre vis-à-vis de la nourriture ne se joue pas en 1 repas, nous mangeons 365 jours par an !
Cultivons l’attention et la confiance en nos mécanismes de régulation (ai-je faim ? suis-je rassasié ? écœuré ? en ai-je encore envie ? … ?), ils sont d’une aide précieuse.
« Ma tête me raconte… « : combattons les fausses croyances vis-à-vis de la nourriture
Parfois, les aliments ne sont pas aussi problématiques que ce que notre tête nous raconte !
Manger 1 part de bûche au chocolat ne fait pas prendre 1 kg (ni même 100g !).
Les Fêtes peuvent être l’occasion de questionner nos croyances et idées reçues sur la nourriture, les remettre à plat pour envisager les aliments et l’acte alimentaire sous un angle nouveau.
Un moment d’expériences ?
Au lieu d’envisager les repas de fêtes comme un moment de dilemme, tension, inquiétude… On pourrait imaginer de le voir comme une opportunité pour mettre en pratique des défis, des tentatives, ou stratégies thérapeutiques évoquées avec vos thérapeutes.
Essayons de cultiver une attitude de douceur, de bienveillance, de bien traitance envers nous-même. Chacun fera ce qu’il peut, dans la mesure de ses émotions et son état du moment, il restera toujours 364 autres journées pour faire différemment si nécessaire !
Nous centrer sur ce qui compte vraiment
On peut aussi tenter de se concentrer sur ce qui est important pour soi en ces temps particuliers (être en famille, partager un moment chaleureux, arriver à se connecter à ses valeurs, ce qui a du sens pour soi, peut-être est-ce juste traverser ce moment pour pouvoir souffler enfin demain…). Tout est ok.
Se connecter à son intention profonde permet parfois (souvent) de lâcher prise sur les pensées ou ruminations actuelles, pour avancer, vers ce qui est juste pour soi.
Autres outils thérapeutiques
- m’isoler quelques minutes et me mettre « dans ma bulle »
- demander de l’aide et de soutien en appelant un-e ami-e, un proche, en me rapprochant d’une personne soutenante (mon « allié »)…
- pratiquer un exercice de méditation / relaxation / cohérence cardiaque
- …
Pour préparer ce moment le plus sereinement possible, n’hésitez pas à partager vos doutes ou vos peurs avec votre équipe soignante et les membres de votre famille dont vous êtes proche.
Prenez soin de vous.
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Elle vous permet de faire un lien entre vos prises alimentaires, vos émotions, vos douleurs, pour petit à petit comprendre les situations qui favorisent votre bien-être.
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