Vous souffrez d’un trouble alimentaire et vous voulez devenir végétarien(ne), persuadé que c’est une des clés de votre guérison ?
Je vais vous parler ici de mon vécu et des conseils que j’ai pu accumuler durant cette expérience.
A proprement parlé, loin de moi l’idée de penser qu’il a directement un lien de cause à effet entre le végétarisme et les troubles alimentaires, et cela a même aidé certaines personnes dans leur guérison. De la même manière, lorsqu’on développe des TCA bien après sa transition vers le végétarisme, ce n’est pas forcément lié.
Cependant si vous souffrez de troubles du comportement alimentaire, ce n’est peut-être pas le bon moment pour entamer une transition vers le végétarisme.
100 exemples de repas complets pour retrouver des repères et reprendre goût à l’alimentation
Je vous explique pourquoi à partir de ma propre expérience.
Pour ma part, quand j’ai commencé à vouloir perdre du poids, j’ai supprimé des catégories d’aliments, notamment la viande.
Je me suis toujours sentie concernée par l’écologie et je voulais ainsi faire des efforts pour la planète. En tous cas, c’est ce dont j’essayais de me persuader, car avec le recul, je me rends bien compte que ce n’était qu’une restriction supplémentaire.
Quand on souffre de troubles alimentaires, la maladie voit une ouverture facile en devenant végétarien, du jour au lendemain, cela permet de contrôler encore plus son assiette.
C’est une excellente excuse lorsqu’on passe à table, pour dire qu’on ne mange pas telle ou telle chose, pour le bien-être des animaux par exemple.
Pourtant, on reste toujours obsédé par la restriction.
Cela peut aussi être un signe d’orthorexie : en effet, nombreux sont les reportages et autres documentaires montrant que les produits animaux peuvent s’avérer dangereux pour la santé. Sauf qu’à force de supprimer des aliments dans notre assiette, on ne mange plus assez pour satisfaire les besoins de son corps.
Ainsi, tant que l’on souffre de TCA, il est impossible de savoir vraiment ce qui provoque notre envie d’arrêter les produits animaux.
Est-ce un désir de protéger les animaux ou bien est-ce encore la maladie qui parle ? Il est difficile de le savoir précisément. C’est pourquoi, je pense qu’il est important d’attendre avant d’entamer toute transition, afin d’être sûr que c’est ce que vous voulez vraiment, et que ce n’est pas une petite voix qui vous dicte de le faire.
[conférences]
Lorsqu’on a enfin réalisé qu’on souffrait de troubles alimentaires, et qu’on se sent prêt à attaquer une phase de renutrition, on a souvent l’angoisse de réintroduire certains aliments. De la même façon, il faut essayer de faire les choses de façon progressive et de prendre son temps.
Pour pouvoir aborder un nouveau régime alimentaire sereinement, il faut déjà être à l’aise avec son alimentation, ne pas être encore dans le cycle de la privation et de la restriction.
Si vous possédez encore des blocages avec quelques aliments à cause de leurs calories, du gras ou autre, c’est sûrement trop tôt.
La nourriture ne doit plus être une source d’angoisse et une obsession dans votre quotidien.
Si maintenant vous vous sentez prêt(e), que vous êtes sur la voie de la guérison, alors foncez !
Je ne peux que vous encourager dans cette démarche, positive aussi bien pour l’environnement que pour le bien-être animal.
Ceci étant dit, il ne sert à rien de précipiter les choses.
Même si vos opinions se rapprochent du véganisme, ou de l’antispécisme, jamais aucune de ces idéologies ou modes de vie ne vous encouragera à mettre votre santé en péril.
Ne vous sentez pas coupable si vous n’êtes pas encore végétarien(ne).
Ne vous accablez pas de toute la souffrance des animaux sur Terre, car votre maladie vous fait souffrir également.
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Prenez le temps nécessaire pour votre guérison, votre transition, ne cherchez pas à atteindre la perfection. Trouvez votre propre équilibre : omnivore, flexitarien, pesco-végétarien, végétalien… Il y en a pour tous les goûts ! Dans tous les cas, votre régime alimentaire ne doit pas vous priver.
Soyez également à l’écoute de votre corps. Notamment, quand on lui a fait subir de nombreuses restrictions, il peut être fragilisé, vous avez potentiellement déjà des carences et un système digestif déréglé. Si à un quelconque moment vous avez un doute, n’hésitez pas à vous faire aider par un médecin.
Évidemment, tout ceci doit rester un plaisir, cela ne doit pas être un casse-tête quotidien pour vous.
Grâce au végétarisme, j’ai réussi à m’épanouir pleinement dans mon alimentation, j’aime cuisiner, découvrir de nouvelles recettes, mais évidemment tout cela prend du temps ! Si vous décidez de vous « convertir », pourquoi pas tenter 1 jour végétarien par semaine, puis 2, puis 3… Prenez autant de temps qu’il vous faut pour vous renseigner. Cela rassurera certainement vos proches si vous faites les choses en douceur et cela montrera votre motivation.
Pour conclure, le plus important est de trouver votre équilibre, ce qui vous fait vous sentir bien dans votre corps et dans votre tête.
Il n’y a pas de mode de vie parfait, les vegans ne sont pas tous nés avec du tofu dans la bouche alors vraiment, déculpabilisez-vous !
Si vous aussi vous souhaitez témoigner et aider les autres, c’est par ici
Merci pour votre témoignage Salomé et de souligner l’importance du choix de l’alimentation dans la liberté, sans l’emprise de la maladie avec des conséquences graves pour la santé