Je suis le genre de personne qui se noie volontairement dans ses relations amoureuses : je me suis tellement détestée pendant des années, répugnée sur tous les points, que je passais mon temps à la recherche de quelqu’un pour pallier ce manque d’amour que je ne parvenais pas à me donner.
Alors je donnais, et donnais, et donnais à l’autre, en me convaincant que tout ce que je faisais, j’en avais envie. En m’oubliant, en me noyant, et en me persuadant que la personne que je devenais était qui j’étais réellement. Et que si je donnais, alors on me donnerait enfin en retour.
Echecs à répétition :
Lorsque j’ai commencé à tomber malade, j’ai aussi commencé une relation amoureuse de plusieurs années. Je me sentais plonger, et je n’étais pas capable de m’aider. Au contraire, je ne le voulais pas. Je voulais que quelqu’un d’autre le fasse pour moi. Ce qui ne s’est pas passé, et heureusement. Je me suis donc accrochée à cette relation jusqu’à ce qu’elle se finisse, comme on pourrait s’accrocher à un radeau dans l’attente qu’il nous amène à bon port sans même utiliser les rames qu’il nous offre.
La spirale a commencé, je ne suis pas restée célibataire bien longtemps. Il fallait bien que quelqu’un m’aime puisque je n’en étais pas capable moi-même !
J’ai finalement sombré dans l’anorexie, me faisant croire que tout allait bien, essayant du mieux que je pouvais de faire croire aux autres que tout allait bien. Et j’étais plutôt douée à ça.
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J’ai alors vécu une relation malsaine qui me détruisait petit à petit… Mais j’étais bel et bien en partie responsable : j’aurais dû ME choisir et partir, m’aider moi-même et ne pas accepter cette relation qui me coutait plus qu’elle ne me donnait.
Je suis donc sortie de cette relation totalement brisée. Seule. Totalement seule. Avec moi-même. Sans personne pour faire le job à ma place. Sans personne pour aimer chaque partie de moi.
Je me suis retrouvée seule pour la première fois de ma vie, à devoir m’occuper de moi toute seule, sans personne pour le faire à ma place.
J’ai du apprendre ce qu’était le soutien, l’entraide, la véritable place de mes proches dans ma vie, dans ma guérison et dans mon rapport à moi-même.
Grâce à ça, j’ai pu me construire moi, et à l’aide de professionnels de santé, j’ai pu avancer sur qui j’étais pour enfin devenir qui je veux être chaque jour au quotidien.
Connaitre ses besoins, ses envies et ses limites :
Il n’y a que moi pour savoir ce que je suis prête à accepter dans ma vie. En me connaissant et en connaissant mes envies et mes limites, je suis la seule à pouvoir dire ce que j’accepte ou non venant de quelqu’un. Cela m’a donné l’autonomie et l’indépendance qu’il me manquait pour avoir une relation amoureuse saine.
C’est après tout ce cheminement que j’ai accepté quelqu’un qui soit bon pour moi, et non pas quelqu’un qui accepte de m’aimer. La différence est importante : dans mes relations précédentes, je ne choisissais jamais mon compagnon, alors qu’aujourd’hui, si je suis en couple, c’est que j’ai fait le choix conscient de le vouloir.
Cela faisant déjà une énorme différence dans la qualité de vie amoureuse que j’ai aujourd’hui, il n’empêche que la maladie ne s’est pas effacée comme par magie, et je ne peux pas non plus faire en sorte qu’elle n’impact pas du tout notre vie de couple. Une maladie quelle qu’elle soit aura toujours un impact sur vos relations. Il est très important d’en être conscient et de l’accepter, pour trouver des solutions aux problématiques auxquelles vous allez avoir à faire face. Tous les deux.
Quelques conseils :
- Une prise en charge est primordiale lorsque l’on souffre de TCA. Des professionnels de santé sont là pour faire leur boulot et pour que vous n’ayez pas à demander consciemment ou non de l’aide professionnelle à votre conjoint qui lui n’est pas formé à ce genre de chose.
- La communication dans votre couple est le plus important. Certes, votre conjoint n’est pas votre psychiatre. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas être là pour vous, vous écouter et vous aider.
- Pratiquez la communication non-violente : acceptez les choses dures que votre compagnon a besoin de vous dire sur la maladie que vous vivez. Vivre avec quelqu’un qui souffre de TCA est une épreuve au quotidien pas seulement pour les malades.
- Pratiquez des exercices pour vous canaliser dans certains moments : j’essaye de pratiquer la méditation, et cela m’aide beaucoup dans les moments d’échanges difficiles pour me recentrer sur moi-même et savoir ce que je veux ou non accepter, pour réussir dans ces moments de tensions à prendre soin de moi et soin de la personne que j’aime.
Vivre en couple est un choix de tous les jours, un dépassement de soi et un investissement. Lorsque l’une des deux personnes est malade, c’est un combat au quotidien partagé, mais qui mérite tous les efforts du monde.
A lire : Communiquer m’a sauvée
N’oubliez pas que VOUS vous savez vous battre contre cette maladie. Votre conjoint, lui, non. Alors aidez-le, apprenez-lui. Vous savourerez les moments de victoires comme les plus beaux du monde, et comme personne d’autre autour de vous…
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Merci pour votre intéressant témoignage Nolwenn en abordant la relation de couple et ce cheminement intérieur qui a été le votre pour y voir plus clair dans vos choix de vie
Bonjour,
Je m’appelle Stéphanie j’ai 35 ans. Je souffre d’anorexie depuis l’âge de mes 18 ans.
J’ai vécu avec un homme pendant 3 ans, il souffre d’orthorexie. La relation a été très houleuse et est allée jusqu’à la violence…. J’étais en arrêt longue maladie à l’époque et j’ai repris le travail à temps partiel ce qu’il n’a pas accepté. La baisse de mon revenu et les crises qui j’ajoutées à cela nous ont conduites à la séparation. Cette séparation m’ a permis d’atteindre l’objectif pondéral fixé par les médecins même si je ne parviens toujours pas à manger comme tout le monde. Mais nous continuons à nous voir. Les sentiments amoureux sont toujours là …. et les tensions également. Il n’accepte pas mon corps qu’il trouve encore trop maigre. Il me dit que si je veux que ça marche entre nous je dois faire des efforts et prendre 3 kilos supplémentaires.
Je souhaiterais avoir des enfants, construire une famille. Et avec mon âge qui avance je dois prendre une décision. Nous aimons les mêmes choses dans la vie et rigolant tellement par moments. Je sais qu’il me rassurera en acceptant mon protocole alimentaire. Mais nous sommes tous les deux dans le contrôle, tous les deux angoissés…
Je sais qu’il n’y a que moi qui puisse décider du devenir de ma relation mais je voulais tout de même avoir votre regard sur MES RELATIONS (avec l’anorexie et avec cet homme).
Merci
Bonjour Stéphanie,
Je vous remercie pour votre témoignage et suis désolée de lire votre parcours difficile.
Pourriez-vous me contacter par email pour que nous échangions ? J’aimerais beaucoup vous interviewer dans le cadre du blog et des podcast.
Merci ! Morgane (morgane@feeleat.fr)
Bonjour,
Merci pour ce témoignage enrichissant !
Je souffre de tca depuis mes 16ans.
J’ai 30ans aujourd’hui.
C’est compliqué, je vie une relation avec quelqu’un d’assez sensible et qui a du mal à faire la part des choses et vie comme un mensonge que je ne lui parle pas de mes crises quotidiennes car il est culpabilisant et me rappelle que je suis une » malade » .
La relation est parfois houleuse car c’est quelqu’un d’assez peureux et qui a du mal à vouloir comprendre, bref il veut partir et je comprends.
De mon côté j’essaie mais le regard des autres, essayer d’être une personne » normale » au quotidien m’est complexe sans ce trouble.
Je suis suivie depuis des années mais les crises ce sont intensifiées ces derniers temps et je ne sais plus quoi faire ni pour moi ni pour ma relation.
J’espère pouvoir repartir de l’ avant…
Merci encore!
Je suis très heureuse qu’on aborde le rôle que peut avoir une relation amoureuse dans les tcas. C’est à la suite d’une véritable passion amoureuse que je suis tombée là dedans. J’étais raide amoureuse d’un homme qui m’a fait beaucoup de mal et j’ai cru le lui montrer en perdant du poids. L’horreur à été totale lorsque sa soi-disant exfemme (il n’a jamais divorcé) ma coincée en boîte de nuit pour me dire qu’elle était au courant de tout, que je correspondais bien à ses critères, parce qu’il fantasmait sur les maigres. La terre s’est ouverte sous mes pieds. Et j’ai cru ne jamais pouvoir sortir du puits sans fond dans lequel je me suis enfoncée. Il m’a fallut des années, et c’est pas encore gagné . Les personnes toxiques existent. Il faut les fuir. Une relation amoureuse doit nous apporter du bonheur, un peu chaque jour. Pas les larmes et la culpabilité.
Je viens de me séparer de ma copine qui présentait ce trouble j ai boucoup investi dans cette relation et j en sors épuisé psychologiquement. Sans besoin d attention était énorme mais le miens n était pas comble. Elle vient de rompre en me reprochait d en avoir pas fait assez pour elle. Je l’aime beaucoup et je ne la comprend plus. J’ai besoin d aide merci
Je suis sincèrement désolée Matthieu que vous rencontriez ces difficultés. Les troubles alimentaires viennent saccager les vies des personnes qui en souffrent ainsi que leurs proches. Malgré tout l’amour que vous portez à votre amie, vous devez absolument vous protéger.
Si vous l’acceptiez, j’aimerais beaucoup vous interviewer pour un podcast ou un témoignage sur le blog. N’hésitez pas à m’écrire à morgane@feeleat.fr
Bon courage et plein de pensées.
Salut Matthieu,
Tu étais en relation depuis combien de temps ?
Comment as tu appris qu’elle avait un trouble ?
A plus !
Bonjour Matthieu, je suis aujourd’hui dans une relation similaire.
Je vie avec ma compagne depuis 3 ans. Elle a un énorme besoin d’attention et chaque jour je lui témoigne mon amour. Néanmoins, c’est parfois tendu entre nous et je ne comprends pas vraiment pourquoi. Aujourd’hui, elle a quitte la maison depuis 17 jours et ne souhaite pas revenir. Je cherche de l’aide pour trouver des clefs afin de surmonter ces difficultés et sauver notre couple.
Bien à vous.