J’ai 21 ans, et c’est aujourd’hui que je découvre la vie.
Atteinte d’anorexie depuis plus de 6 ans, enfermée dans mes démons, c’est dans un véritable enfer que j’ai évolué durant ces années.
Hospitalisée dans un centre spécialisé dès la première année, la maladie a pourtant eu raison de moi au fil des semaines, des mois et des années.
Malgré des progrès et une réelle lucidité, je ne pouvais m’en sortir. A force de courir derrière une perfection inatteignable, de ne vivre qu’en challenge et en compétition contre moi-même, j’ai été prise par un début de dépression et une anxiété généralisée.
Perfectionniste et étudiante acharnée, j’ai du tout mettre de côté. Etude, vie sociale, activités, sports.
C’est en voyant la mort de très près que l’électrochoc se produit.
Je témoigne aujourd’hui pour remettre un peu d’espoir dans les cœurs découragés et désespérés.
J’ai bien cru que toute ma vie je ne pourrais me libérer de cette cage, de cette emprise permanente. Pourtant, aujourd’hui, je crois en la guérison.
J’estime qu’il est absolument nécessaire de pouvoir s’entourer des bonnes personnes et de se soigner avec l’accompagnement d’une équipe pluridisciplinaire.
Psychiatre, psychologue, groupe de paroles diététicienne, massages.
J’ajouterai les médecines parallèles.
Bien que certains puissent être peu convaincus, je crois que tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice pour soulager les souffrances.
Il est aussi important d’avoir des proches courageux prêts à rester malgré les hauts et les bas. La clé est la confiance.
La guérison ne passe pas par quelques kilos en plus et une impression que tout va mieux. Non, elle demande un investissement de tous les jours, sur son corps, sur sa tête, sur son histoire, son passé.
Au-delà de l’alimentation, la guérison de l’anorexie restrictive demande une rééducation totale d’un mode de fonctionnement et de pensées destructeur.
Un homme a changé ma vie, il m’a redonné les cartes pour avancer. Il m’a appris que le bonheur ne viendrait pas par lui-même mais qu’il fallait le construire, petit à petit et qu’il fallait redevenir maitre de sa vie et faire de cette épreuve une force pour la suite. J’ai pu respirer de nouveau en libérant mon diaphragme, en oxygénant mon corps et ma tête et j’ai pu rencontrer des personnes extraordinaires pour avancer un peu plus.
Ils ont cru en ma guérison lorsque je ne le pouvais plus.
Aujourd’hui, j’ai pris le relai. Je crois en ma guérison, en LA guérison.
Chaque jour est un combat.
Celui-ci est difficile et décourageant, chaque faille est une porte d’entrée pour la maladie qui attend pour revenir. Mais en ne lâchant rien, on se réveille un jour un peu plus légère.
C’est un comble me direz-vous mais je parle d’une légèreté intérieure.
A ce moment-là, les kilos reviendront, de simples kilos de bonheur et de vie. Il est temps de vivre.
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Bravo…
Léna, si tu passes par là, j’espère et je souhaite de tout mon cœur que ces démons ont été terrassés par ta rage de vivre et par les belles valeurs que tu portes en toi. Je sais que tu peux être tellement rayonnante avec tes yeux rieurs et ta maîtrise des mots qui te rendent si intéressante et font de toi une personne exceptionnelle.