L’été avant de rentrer en terminale, j’ai décidé de ne plus être « grosse ».

C’est comme ça que tout a commencé : j’ai commencé à sauter des repas, à me coucher le ventre vide malgré mon ventre qui gargouillait. J’y voyais un signe positif : mon régime marchait !

Je ne me posais aucune question sur l’impact que cette attitude pouvait avoir sur ma santé. Ou plutôt si, j’étais persuadée que ce que je faisais était la solution pour que je sois en bonne santé ! Joie, j’allais être mince, on était en plein milieu des années 90s, les régimes à la mode étaient ceux riches en glucides et faibles en gras (je sais qu’ils ont toujours la côte chez certains diet…).
Je me nourrissais d’un morceaux de pain et de chocolat ultra noir, et j’étais fière de moi. Je faisais de l’exercice, du footing.
Certes, je n’avais aucune énergie, mais je maigrissais, Youpi !

J’ai commencé à m’oublier complètement, je ne me voyais pas que je devais fantôme, ni que je n’avais plus aucune émotion, mais mes proches me félicitaient de ma perte de poids.
A la rentrée au lycée, les profs, la bibliothécaire, les pions m’ont trouvée en pleine forme !
On m’a même demandé quel était mon secret pour perdre du poids.

Peu après le début de l’année scolaire, j’ai commencé à sortir avec un garçon.
Ma première vraie relation.

Je pense que c’était + une coïncidence qu’autre chose, mais mon esprit me poussait à croire que c’était la récompense de ma perte de poids.

Peu à peu, j’ai un peu lâché prise, je suis sortie avec mes amis, repris la vie d’une adolescente normale, j’ai recommencé à manger, et bien sûr, j’ai petit à petit retrouvé mon poids de forme.

Je suis restée 3 ans avec mon petit copain.

Nous nous sommes fiancés, nous planifions notre mariage, et sans prévenir, il m’a quittée… en faisant toute une liste de choses « qui ne lui plaisaient pas chez moi ». Dans cette liste… le fait que j’avais pris du poids. Plus précisément « Tu as grossi. ».
Véridique.

Sans surprise, après cette rupture, je suis entrée dans une période de haine envers moi-même et envers mon corps.

A cette époque, les pilules de perte de poids avaient le vent en poupe, et je m’en suis gavée. J’ai perdu aucun poids, et mon anxiété a atteint des sommets. J’allais travailler sans entrain, en tremblant.
J’ai jeté les pilules et ai essayé d’aimer mon corps.
J’essayais de rester digne lorsque je rentrais dans les magasins en me dirigeant vers le rayon grande taille… J’étais en fait si mal dans ma peau.

Par la suite, j’ai rencontré des mecs géniaux qui n’ont jamais parlé de mon poids.

À 30 ans, j’étais mariée et enceinte. J’ai adoré la maternité et tous les changements qu’elle impliquait, même chacune des vergetures de mon corps, je les ai aimées. Mon corps n’était plus seulement le mien, il répondait aussi au bien-être d’un autre être humain.

A la naissance de mon fils, ma seule fierté était de prendre des photos de lui à mes côtés, même en étant épuisée, même avec les seins gonflés, les cernes sous les yeux, le ventre post-maternité.

Et c’est à ce moment que j’ai senti que tout avait changé, et que j’ai pu me dire « Je suis fière de toi ».
Et je le pense vraiment. Je n’avais jamais été aussi fière, et c’était génial.

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