Audrey pesait 168 kg lorsqu’elle a eu le déclic.
92 kg en moins plus tard, elle témoigne de son vécu.
J’ai toujours eu un rapport malsain avec la nourriture.
Dès mon plus jeune âge, mon généraliste me trouvant trop potelée m’a mise au régime. Ma maman devait suivre scrupuleusement ses recommandations.
Pas de gâteaux et de desserts, des petites quantités dans mon assiette, très peu voire pas de matières grasses.
Pour mon bien-être, ma maman m’a toujours suivie, emmenée voir des endocrinologues, des nutritionnistes, mais dans son dos je piquais de la nourriture, j’avais faim !
Tout le temps !
A lire : J’ai accepté le diagnostic d’hyperphage
Et je n’avais pas de sensation de satiété.
Je m’appelais « le puit sans fond »
Si j’avais un peu d’argent de poche, j’allais au supermarché pour acheter du chocolat, des gâteaux ou des bonbons que je mangeais en cachette…
Ce n’est que quand j’ai commencé à travailler qu’un médecin a mis un nom sur mon mal : l’hyperphagie boulimique.
J’ai fait des thérapies, je trouvais des praticiens qui me culpabilisaient, qui culpabilisaient ma maman.
Et pendant ce temps, je continuais à grossir…
Je suis tombée 2 fois enceinte mais j’ai eu de gros soucis de santé pendant mes grossesses, mes kilos mettaient en péril la survie de mes garçons. J’étais alitée, je faisais des dizaines d’allers-retours de la maison à l’Hôpital.
En 2015, mon gynécologue me fait l’électrochoc qui me fallait !
En sortant de son cabinet, il me dit « à dans 1 an », je lui réponds « oui pour mon contrôle » et il me rétorque que non c’est pour mon enterrement…
Avec mon obésité morbide, je mettais ma vie en danger…
Et là j’ai ouvert les yeux, je suis sortie d’un cauchemar. Je me suis enfin rendu compte que je trainais mon corps comme on traine une pierre.
Je réalisais que je ne vivais pas, je survivais… À chaque instant mon cœur pouvait lâcher ! Même mon cardiologue me l’a confirmé.
J’ai décidé de m’en sortir en faisant appel à une nutritionniste.
Elle m’a réconciliée avec la nourriture et m’a beaucoup écoutée. Elle m’a mis un programme en place et je l’ai suivi.
A lire : Comment manger en pleine conscience
Mon mari s’est rallié à ma cause et m’a aidée en se nourrissant comme moi. On a redécouvert une nouvelle façon de manger et on se soutient.
On invente des recettes, on va voir les producteurs locaux et manger sain est devenu une façon de vivre.
On s’inspire dans les blogs pour les recettes, on va sur les réseaux sociaux pour trouver des idées de nouveaux plats.
On s’est mis au sport aussi et on peut courir ensemble.
C’est notre défouloir ! Je peux aller à la piscine avec mes enfants ou faire du vélo avec eux.
Tout n’est pas toujours simple, car mes démons sont souvent encore là. Mais j’ai compris que ce qui m’arrivait était une réaction chimique dans ma tête et qu’il fallait que j’arrête de me voiler la face comme avant.
J’ai aussi déterminé ce qui me provoquait ces crises, car il fallait que je trouve le repère du mal.
Mes crises sont liées à mes émotions. J’ai travaillé là-dessus grâce à un psy.
Si j’ai une crise, je l’assume dorénavant car avant je culpabilisais après une orgie alimentaire. Le lendemain du coup je régule de nouveau mon alimentation.
Il ne faut pas vivre cela seul. Se faire aider n’est pas une honte !
Parler à quelqu’un de neutre peut faire du bien.
Nous avons créé une page de soutien sur Facebook : « Notre combat, notre perte de poids« .
J’espère, grâce à mon témoignage, aider des personnes qui souffrent comme j’ai pu souffrir.
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Wahoo… je suis absolument admirative… C’est tellement difficile …
Merci pour votre témoignage Audrey. Votre courageux et persévérant combat ouvre le champ du possible à d’autres afin de leur apporter un encouragement dans cette épreuve si difficile à vivre
Bravo à vous !!
Je vois me détruire et j’aurais tellement besoin d’un électrochoc comme vous.
Merci pour votre article. Ça m’a mis les larmes aux yeux.
Je n’ai qu’un mot à dire « Wouah ! ». J’aurais aimé suivre le compte Fb sur le combat d’Audrey et son mari, mais je le retrouve pas. Donc si quelqu’un peut m’aider, qu’il n’hésite pas. Bon courage à tous/toutes.