Je souffre de troubles alimentaires depuis mes 10 ans, par conséquent quand est venu le moment où mes copines s’intéressaient aux garçons, en plus du fait que je m’intéressais aussi aux filles, mon poids était ce qui était le plus au centre des mes préoccupations.
Il y avait comme une barrière qui m’empêchait de ressentir des sentiments profonds pour quelqu’un, et cela a duré plusieurs années, jusqu’à la fin de la phase hyperphagie-boulimie de ma maladie.
Quand j’ai réussi à arrêter ce rapport anarchique à la nourriture, j’ai pu perdre un peu de poids.
Je me sentais mieux et j’arrivais peu à peu à m’attacher.
J’ai donc eu mon « premier copain » si on peut dire, mais cela n’a pas duré. Coups, brimades, tentatives d’abus, etc…
J’ai perdu le peu de confiance en moi que j’avais. J’ai cru ce que l’on m’a dit, que personne ne m’aimerait si j’étais « grosse ».
Alors j’ai perdu du poids, beaucoup, passant de 65 à 38kg en quelques mois.
L’amour ? J’aurais aimé tomber amoureuse mais mon esprit ne se concentrait que sur le poids et les calories.
Heureusement un garçon est arrivé, appelons-le M.
M m’a fait comprendre qu’il m’aimait bien malgré mes problèmes. Sans m’en rendre compte je me suis attachée aussi, même si j’avais peur de ça. Il m’a fait comprendre qu’il serait là pour m’aider à aller mieux.
Rompre avec les personnes toxiques, casser des tocs, réintroduire des aliments, prendre soin de moi, retrouver un poids de santé, … tout ça je l’ai fait avec lui.
Mais le plan sur lequel il a joué le plus grand rôle c’est celui de mon rapport au corps.
Durant l’anorexie je détestais mon corps donc je le cachais de tous, mais surtout de moi-même.
Une fois en couple et attirée physiquement par quelqu’un, les choses ont changé.
Je voulais lui plaire physiquement donc j’étais encore plus motivée pour reprendre du poids.
Plus notre relation avançait et plus je me sentais à l’aise.
Les efforts que je faisais étaient valorisés.
Il y a bien sûr eu, et il y a encore des bas dans notre couple.
J’ai encore l’impression de dépendre de lui, que si on se sépare, tout ce que j’ai accompli s’écroulera encore plus lourdement.
En plus de cela, il y a les inconvénients physiques et mentaux des TCA (carences, fatigue, sautes d’humeur…) dont les traces sont encore très présentes. Par exemple, j’ai encore beaucoup de mal à lâcher prise, à accepter l’imprévu, mais j’ai aussi des soucis au niveau du stress et de l’hyperactivité.
Il m’arrive souvent, au lieu de m’énerver sur la maladie, de le faire involontairement sur lui.
Malgré tout cela, il reste auprès de moi.
Non, souffrir de troubles alimentaires n’empêche pas l’amour, car voilà 3 ans et demi que nous sommes en couple, et 2 ans que nous vivons ensemble.
C’est un pilier pour moi, qui veille toujours un peu sur moi et sur ma santé, qui est capable de marcher 1h sous la pluie dans Lille pour contenter une soudaine envie de burger de ma part.
Laissez une place à l’amour, il peut vous aider à guérir !
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