Peut-on guérir d’un trouble alimentaire ?
On entend souvent des personnes qui disent « on n’en guérit jamais vraiment » , « il reste toujours des traces »… Moi, au plus profond, j’ai envie de crier : mais si ! Moi je vais guérir, à fond, pour de vrai !
Et il y a des témoignages qui prouvent bien que c’est possible.
Cependant, c’est vrai aussi que plus longtemps on reste malade, plus longue sera la guérison. Un marathon (mais on ne court pas cette fois ci les filles ! On y va tranquillou, et on n’oublie pas d’emmener un petit goûter).
J’ai souffert d’anorexie mentale, de mes 20 à mes 25 ans.
Et puis comme beaucoup, le déclic, l’envie de s’en sortir.
La rencontre avec le psychiatre, qui changera tout.
Ma question à la fin de la consultation, celle que je prononce les larmes aux yeux « vous croyez vraiment qu’on s’en sort de cette maladie ? ».
Et lui qui me répond : « J’en suis persuadé. Sinon, je ne serais pas là à faire ce métier. »
J’ai mis du temps pour moi aussi y croire. L’évolution du début a été longue, fastidieuse mais les résultats sur ma vie ne se sont pas fait attendre : une meilleure santé, la rencontre d’un amoureux merveilleux (qui est à présent mon mari !), plus d’amitiés, plus de confiance en moi…
- Trouver des raisons de guérir
J’avais presque guéri.
Presque. J’avais atteint un pallier. Et je pense que dans cette guérison, lente et toute douce pour ma part, il en fallait.
Les premières raisons, lors de cette première phase de guérison étaient celles-ci : retrouver une vie sociale, arrêter d’avoir peur de chaque repas, chaque sortie, envisager de rencontrer quelqu’un, plus profiter de ma famille, retrouver mes règles pour avoir un jour un enfant… Tout ça je l’ai retrouvé, très vite même (pas encore le bébé mais c’est un projet!).
J’ai continué à voir mon psychiatre, tout allait bien dans ma vie… Puis au bout d’un moment nous avons arrêté les consultations, mais je savais qu’au moindre problème je pouvais décrocher mon téléphone pour un rendez-vous.
- Trouver des NOUVELLES raisons, pour aller plus loin
Il y a eu ensuite quelques difficultés professionnelles. Qui ont joué sur ma santé, ma qualité de repas, et évidemment, ont fait ressortir la petite voix. J’ai revu mon psychiatre, on a recommencé le travail. Heureusement tout est allé plus vite que la première fois, le travail avait déjà été bien entamé !
Alors il a fallu se questionner encore : pourquoi est ce que je veux aller plus loin cette fois ci ? Pourquoi je veux repousser la maladie encore plus ? Est ce possible ?
Je suis d’un caractère optimiste, alors j’ai envie de dire que oui, c’est possible.
La raison la plus forte, c’est qu’il faut éviter à tout prix ce genre de rechute à l’avenir. S’en rendre compte plus tôt, réagir vite !
D’autres raisons sont plus personnelles et donc à vous de trouver les autres !
Mais, une des raisons qu’on peut toute affirmer est celle-ci : être libre. Libérée de cette petite voix à laquelle on est accro, de même qu’un fumeur doit se libérer de son addiction car il n’est pas libre de choisir. Je veux être seule à choisir de quoi j’ai envie ! La maladie a envie de concombres, moi j’ai envie de frites (miam) ! La maladie veut faire du sport, moi j’ai envie d’une bonne sieste !
- Reconnaître la petite voix
Pour tous ces derniers symptômes, il est important de savoir la reconnaître. Et le plus difficile, d’arriver à s’en affranchir. D’arriver à lui dire « NON, c’est MOI QUI DECIDE ».
Cette petite voix, on ne veut plus l’entendre, plus jamais. Et quand elle revient, on rappelle les médecins, on parle, on verbalise. Ça aide énormément.
Ma liste de conseils
Prenez un cahier, un classeur, un fichier informatique… et commencez à écrire !
Faites des listes :
- La liste de tout ce que vous avez réussi à faire depuis que vous avez entamé la guérison (et qui n’aurait pas été possible avec la maladie). Soyez FIERS de tout ça,
- La liste de tout ce que vous avez envie pour le futur ! (professionnel, personnel, amoureux, familial…),
- La liste de vos symptômes restants
- La liste de vos aliments encore interdits (afin de les réintroduire !),
- La liste de vos peurs restantes de la maladie (ex : une journée inactive, pas de sport de la semaine, un gâteau au chocolat…)
(Certains éléments peuvent figurer sur plusieurs listes)
Ce n’est qu’ainsi, en réalisant tout ce qu’on peut faire sans la maladie, qu’on arrivera à s’en sortir. Ce n’est perdu pour personne, que ce soit après 1 an ou 20 ans de maladie. La vie est pleine de belles choses, qui ne demandent qu’à ce qu’on les saisisse. Mais pour que cela arrive, il faut vous écouter, vous, et pas la petite voix.
Si vous aussi vous souhaitez témoigner et aider les autres, c’est par ici
Parfois j’y crois, et des fois plus du tout… Merci de me rebooster…
Bonjour marie jai besoins vos conseils car je vis dans le noir à cause de ma maladie même une dépression jai gout a rien, merci de m’écrire.