Voilà un certain temps que je réfléchis à écrire un article sur mes expériences de voyage et de vie à l’étranger, lié à mes antécédents de troubles alimentaires et d’hyperactivité.

Je trouve que l’écriture est une excellente thérapie et je voulais partager certaines de mes expériences afin d’encourager les autres à réaliser leurs rêves et à ne pas laisser leur trouble alimentaire les empêcher de voyager, de quitter la maison, d’aller à l’université ou tout autre rêve qui semble irréalisable. Je tiens à souligner que même si vous n’êtes pas prêt pour ce genre d’étape dans votre guérison, ne vous en voulez pas, vous vous en sortez très bien et j’espère que mon expérience pourra vous inspirer.

Je vis en Australie depuis octobre 2018 avec un visa vacances-travail d’un an et je suis sur le point de commencer mon travail agricole régional pour obtenir un visa de deuxième année.

En quittant l’Angleterre, je m’attendais à un changement de vie mais j’étais tout à fait consciente que mon trouble alimentaire m’accompagnerait dans l’avion. Je pense que c’est très important de l’avoir en tête : on ne peut pas fuir un trouble alimentaire.
Je savais que j’étais capable pour cette aventure et j’étais dans une période de bonne relation avec la nourriture, bien que j’avais encore des défis à relever.

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J’ai rencontré parfois des difficultés, surtout quand il y avait un manque de routine, du stress et des aliments peu familiers.
Avant de partir, j’avais récemment devenue pescetarienne pour un certain nombre de raisons, dont l’une était d’avoir plus de contrôle sur la nourriture pendant mes voyages.
Au final, j’ai participé à un camp de surf d’une semaine et à un certain nombre d’autres voyages où je ne pouvais pas choisir ce que je mangeais et je me suis libérée du contrôle alimentaire. J’ai même mangé un des meilleurs burgers de l’histoire de l’univers et cela m’a donné la confiance nécessaire pour essayer de nouveaux aliments.

J’ai appris à faire de l’exercice quand je le pouvais, mais cela ne dicte plus ma vie.
J’ai réalisé qu’avant d’arriver en Australie, je faisais trop d’exercice et que je me préoccupais de mon travail ou de ma sociale qu’une fois avoir rempli mon quota de course à pieds ou de gym. J’ai appris à être plus flexible et à faire ce que je veux quand je peux, mais il n’y a pas de stress si ça ne marche pas.

J’ai aussi découvert de nouvelles pratiques sportives, comme le surf et l’escalade en salle, parce qu’elles sont amusantes et non parce que je ressens le besoin de faire de l’exercice.

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Voilà quelques conseils que je peux vous donner de mon expérience :

Conseil N°1

Familiarisez-vous avec les supermarchés locaux et trouvez les aliments qui vous conviennent. Il m’a fallu un certain temps pour trouver des repas et des collations réconfortants (et abordables) que je pouvais cuisiner et manger, surtout quand je vivais dans des auberges et que j’étais constamment en déplacement. Les normes culinaires en Australie sont presque identiques à celles du Royaume-Uni, ce qui a beaucoup aidé et a été un facteur de décision pour l’Australie.
Ils proposent des marques différentes et une gamme d’aliments encore plus diversifiée qu’au Royaume-Uni.
Je trouve généralement que le choix en matière d’alimentaire est bien trop important, alors je me suis concentrée sur les aliments qui me rassuraient avant d’en essayer de nouveaux. Quand j’ai diversifié, j’ai trouvé des aliments délicieux que j’aime maintenant et qui sont même devenus de nouveaux aliments rassurants.

Conseil N°2

Confiez-vous, parlez de votre trouble alimentaire. Je ne voulais pas en faire toute une histoire en le disant à qui que ce soit, mais j’ai vite dû me débrouiller seule. Je me souviens de la première fois que j’ai parlé de mon trouble à cette nouvelle amie australienne, et d’un coup, j’ai enlevé un énorme poids. Ce n’était plus un secret ! Elle a été si gentille et m’a demandé comment elle pouvait m’aider. Ne vous cachez pas, ne fuyez pas vos problèmes, et ne prétendez pas que tout va bien alors que sincèrement, ça vous aidera plus d’avouer vos difficultés que de les cacher. Il faut du temps pour établir cette confiance avec de nouveaux amis, je sais, mais cela vaut la peine quand on peut partager, être compris et aidé. Vous pouvez toujours partager vos luttes avec vos amis chez vous aussi – vous vous sentirez peut-être à des millions de kilomètres de chez vous, mais de vrais amis seront là pour vous où que vous soyez. J’avais de bons amis au Royaume-Uni qui m’ont laissé des suggestions de repas faciles que je pouvais cuisiner quand j’avais des difficultés et cela m’a vraiment aidé.

Conseil N°3

Respirez. Le fait d’être spontané est parfois un défi que j’essaie de voir de façon positive.

Il m’est arrivé de flipper devant certains défis, qui « ne correspondait pas à mon plan », qui me laissaient penser que j’avais tout ce qu’il fallait à la maison et que je n’avais pas besoin d’aller à ce restau, surtout que j’étais déjà allée au restau dans la semaine, et qu’en plus je n’ai pas pu regarder le menu en ligne !! Respirez. Respirez et arrêtez-vous. Tout va bien se passer. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais essayez de penser de façon rationnelle. Vous pouvez refuser, c’est bien aussi. C’est beaucoup plus difficile de se lancer et de se mettre au défi, mais c’est une excellente occasion de surmonter un problème et de célébrer une victoire. D’ailleurs, dans certains cas, cette situation aurait pu être beaucoup plus facile si j’avais écouté le deuxième conseil et que mes amis étaient conscients de mes difficultés dès le départ.

Conseil N°4

Gardez en tête la vérité. La nourriture, c’est du carburant. Vous avez besoin de carburant et d’énergie. Vous avez besoin d’énergie pour marcher, explorer, courir, vous asseoir, lire, parler, penser, écrire, grimper, travailler et dormir. Peu importe ce que vous faites de votre journée, vous avez besoin de manger et vous pouvez manger ce que vous voulez. Rappelez-vous pourquoi vous êtes venu ici, ce que vous avez accompli jusqu’ici et ce qui vous attend dans cette aventure.

Et puis j’ai rencontré cet homme.
A côté du fait de voyager, parler de votre trouble alimentaire à votre compagne ou compagnon est un gros défi et j’étais extrêmement embarrassée, anxieuse et pleine de maux d’estomac à l’idée de lui en parler.
Par où commencer ? Euhhhh ! J’ai fini par tout mettre au grand jour et il a été vraiment génial et totalement compréhensif.
Cependant, c’était humiliant de se rendre compte que même quand quelqu’un vous accepte telle que vous êtes, avec vos défauts et tout, cela ne règle pas le problème. J’avais toujours pensé que je me sentirais soudainement bien dans ma peau, complètement sûre de moi, plus besoin de stresser à propos de la nourriture, et que toutes les voix négatives dans ma tête seraient vaincues et qu’elles s’en iraient. Soyons réalistes, les troubles alimentaires sont un peu plus compliqués que cela.

J’aurai probablement toujours une relation complexe avec la nourriture, quelque chose qui se manifeste dans certaines situations et périodes de stress, mais c’est moi qui contrôle et non le trouble alimentaire. Grâce à cela, je peux continuer à travailler, vivre, voyager et manger en Australie ou ailleurs dans le monde.

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Article traduit de Beat