Noël arrive à grand pas. Les rues s’illuminent, les sapins envahissent les maisons, les discussions tournent autour du menu de Noël et de celui du jour de l’an. Bûche traditionnelle ou bûche glacée ? Chapon ou dinde ? Foie gras ou saumon fumé ? Rien qu’à l’idée de penser à tout ce que vous « allez devoir manger », vous êtes déjà angoissé.e. Sans compter les obligations familiales, l’affrontement de la tante éloignée ou du grand-père un peu maladroit. La dernière fois que vous avez été tous réunis, c’était l’an dernier… Déjà, vous vous étiez fait la réflexion qu’autour de vous, les gens étaient heureux à la perspective de ces repas à venir. Votre famille anticipe le menu avec enthousiasme, vos frères et sœurs se réjouissent de tout le chocolat qu’ils vont pouvoir manger.
Et vous, vous comptez les jours avec effroi, votre esprit se remplit d’inquiétude et de pensées angoissantes.
Lorsqu’on souffre d’un trouble alimentaire ou d’une maladie digestive, toutes les fêtes familiales peuvent se révéler être de véritables moments d’angoisses.
  • Qu’est-ce qu’il y aura au menu ?
  • Est-ce que je vais trop manger ? Pas assez ?
  • Est-ce que je vais réussir à manger ?
  • Est-ce que je vais réussir à contrôler mon envie de crise en public ?
  • Est-ce qu’ils vont me forcer à manger plus ?
  • Me juger sur mes portions ?
  • Est-ce que je vais pouvoir respecter le plan de ma diététicienne ?
  • Ce sera un buffet ou est-ce qu’on passera à table ?
  • A côté de qui je vais être assis(e) ?
  • Est-ce que cette personne va me surveiller ?

100 exemples de repas complets pour retrouver des repères et reprendre goût à l’alimentation

En plus de ça, vous aurez probablement à faire face aux réflexions maladroites des membres de votre famille, cette tante qui ne vous a pas vu.e depuis un an, cette cousine qui a l’air si bien dans sa peau et dans son corps, votre père qui vous surveillera du coin de l’œil…

Quelle réaction avoir face aux commentaires blessants ?

  • « T’as l’air en forme ! »
  • « On dirait que tu as pris / perdu du poids ! Bravo !! »
  • « Je te mets une petite portion pour toi ? »
  • « Ce n’est pas gras, hein, ne t’inquiète pas, il n’y a que des bons produits. »
  • « Ne finis pas si c’est trop toi, ne te rends pas malade. »
  • « Tiens, c’est bon pour toi ! »
  • « Tu as de la chance d’être si mince. »
Toutes ces remarques vous assassinent. Votre pensée spontanée :
  • « Elle ne sait pas comme je souffre à l’intérieur. »
  •  » Et pourquoi moi je ne peux pas être aussi insouciant.e ? »
  • « Oh merde, je suis moche / je suis gros(se). Je mange trop / je n’ai pas assez mangé. Je n’y arrive pas. C’est sûr qu’ils ont vu que je vais mal. ».

Commencez par prendre conscience que vous n’êtes pas responsable de votre maladie, et c’est elle qui vous pousse à avoir ces pensées erronées.

Les fêtes de famille impliquent souvent de voir des personnes qu’on n’a pas vues depuis longtemps. Ils n’ont aucune idée de ce que vous traversez. De la difficulté. De la souffrance. De la douleur. Comme ils vous voient peu, ils n’ont pas vu non plus votre évolution, au fil des jours, des semaines, des mois. Tout ce qu’ils voient au premier abord, c’est votre enveloppe corporelle. L’avant / après. Votre souffrance est bien présente, et l’idée n’est pas de l’ignorer. Pour ne pas rester sur ce premier contact douloureux, entamez la conversation sur un tout autre sujet. Vous pouvez commencer par prendre des nouvelles de la personne en face de vous, et détourner la conversation sur le dernier film que vous avez vu, un livre qui vous a plu dans l’année, un projet qui vous tient à cœur. Ne restez pas en colère contre cette personne, et n’oubliez jamais qu’une personne qui ne souffre pas n’a pas les mêmes raisonnements que vous. Surtout, ils ne comprennent pas ce que vous vivez, et se sentent souvent dépassés. Gardez en tête que ces personnes ne vous veulent pas de mal. Dès que vous aurez dépassé votre trouble, vous constaterez probablement que les relations s’apaiseront. Pour préparer ce moment le plus sereinement possible, n’hésitez pas à partager vos inquiétudes et vos peurs avec votre équipe soignante, et les membres de votre famille dont vous êtes proche. Ils pourront vous aider à vous préparer aux remarques et aux situations qui pourraient vous mettre en difficulté et à vous orienter vers les meilleurs comportements à adopter en retour. Et pourquoi ne pas se fixer un objectif, même minime ? A celles et ceux pour qui manger est difficile, peut-être se fixer de goûter un peu de bûche ? A celles et ceux qui au contraire ont peur de trop manger, pourquoi ne pas se mettre un objectif de partager son paquet de chocolat avec ses proches ? Soyez bienveillants envers vous-même et profitez tout de même du moment. Bonnes fêtes de fin d’année à tous.   Vous souhaitez partager votre histoire avec la communauté ? Ecrivez-nous !

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