Ce matin, j’ai essayé un jean. Mon jean taille anorexie. Serré, trop petit, impossible à fermer.
Bim, sans attendre, mes pensées maladives m’ont envahie : grosse, restriction, sport, courir, fuir, pleurer, disparaître.
D’un coup, mes joues me paraissaient énormes, mon teint trop lumineux, même mes doigts me semblaient bouffis.
Plutôt que de laisser mes comportements dysfonctionnels prendre le dessus, je me suis assise, et j’ai commencé à observer mon corps.
Ce corps, marqué par la maladie, par les cicatrices d’une opération chirurgicale due aux séquelles de ma dénutrition, les vergetures, les fêlures, la peau asséchée.
Ces cicatrices témoignent de mon parcours, du chemin qui a été et qui est toujours le mien.
Cette douleur, ces souffrances.
Cette ténacité.
Plutôt que de me focaliser sur ces vergetures, témoins de ce que j’ai fait endurer à mon corps toutes ces années, je perçois l’histoire qu’elles racontent.
Je n’ai pas le même poids qu’il y a un an. Evidemment que ma taille de jean a changé.
Je ne porte plus du 12 ans alors que j’en ai 30.
J’ai gagné. J’ai gagné la vie, la liberté.
La liberté de ne plus être fatiguée quelques heures après mon petit déjeuner. La liberté de pouvoir sortir le soir avec mes amis sans me soucier des difficultés que je pourrais avoir le lendemain si j’ai un déjeuner de prévu. La liberté de ne plus me demander si les gens me trouvent trop maigres. Ou s’ils voient bien ma maigreur. La liberté de ne plus compter. La liberté de pouvoir dormir.
Ce jean, trop « petit », comment pourrait-il contenir tout ce que j’ai gagné ?
Donc, à toi, mon corps… je suis désolée.
Je suis désolée d’être en guerre avec toi depuis si longtemps.
Aujourd’hui, tu m’aides à raconter mon histoire.
Ce n’est pas ce que j’attendais de toi, mais c’est la relation qu’on entretient.
Tu n’es pas « parfait », mais moi non plus.
Aujourd’hui, j’ai enfilé un jean taille 30 ans, et j’ai passé une journée… normale.
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Je me reconnais TELLEMENT… !
Bonjour Chloé,
ton témoignage est tellement touchant. Et il est en tous points ressemblant à la réalité. Je suis actuellement dans une période de très bonne forme (surtout mentalement, car les formes physiques dorment encore), et je vois déjà que mon sommeil d’améliore. La semaine dernière, j’ai enchaîné les repas imprévus. Et à vrai dire, pour la première fois, j’avais envie le matin en me réveillant d’entendre mes parents ou mes amis me dire « on va manger au resto ? ». C’était bizarre, car les fois où je n’entendais pas cette phrase, j’étais triste. En réalité, je me suis surtout aperçue que j’étais contente de désormais passer du temps en famille ou entre amis, et non plus du temps avec la maladie. Car avant, face à des repas imprévus, j’avais l’impression d’être simplement en tête à tête avec l’anorexie.
Devant le miroir c’est dur, après un repas, je ne cesse de me scruter de tous les côtés. On trouve forcément quelque chose. Mais ce qui m’aide par dessus tout, c’est de voir à travers ces formes tous ces bons moments passés autour d’une table, et les bonnes nuits qui reviennent.
Merci, pour ton témoignage qui donne encore tellement envie d’y croire !
Oh bravo Camille pour toutes ces avancées ! 💪❤️
Accroche toi pour continuer !!
Bonjour à cause d’une chirurgie bariatrique complètement raté je vis un enfer.
J’ai subi une sleeve il y a de cela maintenant presque 6 ans et le chirurgien à fait une grosse erreur professionnelle. Je me suis retrouvée avec une sténose et un twist . Donc impossible pour moi de me réalimenter et de boire par la suite .Des douleurs atroces à l’estomac au passage d’un petit aliment . Le chirurgien n’a rien voulu entendre et n’a rien voulu faire . J’ai eu beau appelé à l’aide , je n’ai pas été entendu !!!!
J’allais de plus en plus mal et mon ex mari à décidé à ce moment là de ce mettre en recherche d’un des meilleurs gastro de France . L’équipe de Lyon m’a aussitôt prise en charge vu mon état et les résultats des examens . Le jour même j’étais en chambre pour me réhydrater et le lendemain je passais au bloc pour me faire poser une sonde gastrique sous anesthésie générale car la sonde devait malheureusement aller au delà de mon estomac vu qu’il était fermé. Je suis restée un petit moment en clinique pour me remonter et accepter la nourriture par sonde gastrique. Lorsque je me suis sentie un peu mieux j’ai pu rejoindre mon foyer car j’avais aussi un petit garçon de 3 ans 1/2 qui souffrait beaucoup. Il était venu me voir une fois en clinique et en me voyant brancher avec cette sonde il a pris peur et est sorti de ma chambre en courant et en pleurs. Son papa est allé le chercher , me l’a ramené et on lui a expliqué avec des termes simples ce qu’il m’arrivait et ce qu’il allait se passer en revenant à la maison .Il a vraiment été adorable .
Trop de souffrances pour mon petit bout et moi même. De retour chez moi , une équipe venait tous les jours me brancher le gavage de 18h00 à 11h 00 chaque jour . J’avais l’impression de passer mes journées à ça. Beaucoup plus tard mon chirurgien qui a voulu essayer l’opération de nouveau l’a proposé de pratiquer 2 dilatations de l’estomac au cas où la première ne fonctionnerait pas . Échec des deux malheureusement. Elle s’est confronté au problème et à fait une réunion avec d’autres personnes et chirurgien , puis conclusion final.
Plus le choix pour que je puisse le réalimenter un peu par la bouche il faut pratiquer bypass et branché en direct. Ce que l’on fit car plus aucun autres choix. Au début tout allait mieux. Puis rebelote je n’arrive plus à m’alimenter, je suis très fatiguée, je passe les nuits blanches j’ai mal dans les bras , les jambes , de l’électricité vive le parcours les bras et jambes. Plus de punch .Je ne sais plus du tout quoi faire .. n