Contrairement aux idées reçues, les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, orthorexie pour les plus connus) ne touchent pas que les adolescentes.
Si pour certaines, des troubles déclenchés au plus jeune âge persistent malheureusement à l’âge adulte, d’autres femmes en développent à tout stade de vie. La maternité peut être un facteur déclenchant.
Les recherches sur l’incidence des troubles de l’alimentation pendant la grossesse sont limitées. En plus d’un manque relatif d’études, les résultats des études dont nous disposons peuvent être faussés par la réticence de nombreuses femmes enceintes à admettre qu’elles souffrent d’un trouble alimentaire. Certaines estimations indiquent que 5 à 8 % des femmes en souffriraient pendant la grossesse, l’hyperphagie boulimique étant dans ce cas-là le trouble le plus fréquent.
L’impact des troubles alimentaires avant la grossesse
Les femmes souffrant de TCA ont souvent des règles irrégulières ou totalement absentes. Les femmes présentant ces symptômes supposent souvent qu’elles ne peuvent pas tomber enceintes. Cette croyance est fausse. Bien que les femmes souffrant d’anorexie aient plus de difficultés à concevoir et semblent avoir un taux de grossesse plus faible, des grossesses surviennent.
Le taux de grossesses non désirées est, en fait, plus élevé chez les femmes souffrant d’anorexie mentale, peut-être en raison de la croyance que la contraception est inutile.
Les recherches sur la fertilité des femmes souffrant de troubles de l’alimentation sont mitigées. Deux études ont révélé que le taux de troubles de l’alimentation chez les femmes fréquentant les cliniques de fertilité était d’environ 10 % ou plus, ce qui est beaucoup plus élevé que les taux de troubles de l’alimentation chez les femmes dans la population.
Cependant, les études sur les résultats ont toujours rapporté que les taux de fertilité des femmes ayant des antécédents d’anorexie mentale au cours de leur vie ne diffèrent pas de ceux des femmes n’ayant pas de tels antécédents. Il semble donc que, malgré la prévalence élevée des irrégularités menstruelles, les femmes souffrant d’anorexie mentale peuvent tomber enceintes, surtout après la guérison.
Contrairement aux idées reçues, de nombreuses femmes souffrant de boulimie – même celles dont le poids est considéré comme conforme à un IMC normal – ont également des règles irrégulières.
Désir d’enfants et troubles alimentaires
Si vous souffrez d’un trouble alimentaire et que vous souhaitez être enceinte, il est vivement conseillé de retarder la grossesse et de chercher activement à vous soigner.
Vous serez plus forte, en meilleure santé et mieux préparée à relever le défi de la grossesse et de la parentalité.
L’adoption d’habitudes saines à la place de celles associées aux troubles de l’alimentation peut faciliter votre grossesse et améliorer vos chances d’avoir un bébé en bonne santé.
Une fois que vous aurez décidé de devenir maman, il sera important de partager vos antécédents et vos préoccupations avec vos professionnels de santé.
Être enceinte avec un trouble de l’alimentation
Les troubles alimentaires passent souvent inaperçus en raison du tabou autour de ces maladies.
De nombreuses personnes souffriront tout au long de leur vie sans oser en parler à leur famille, à leurs amis, à leur compagnon.
Les femmes enceintes peuvent éprouver des sentiments de culpabilité et de honte accrus face au danger potentiel pour leur bébé. Elles craignent aussi souvent le jugement des autres. Par conséquent, elles peuvent être réticentes à divulguer leur problème et, dans de nombreux cas, ne pas croire ou ne pas admettre qu’elles ont un problème.
Une prise de poids insuffisante pendant la grossesse est un des signes d’alerte à surveiller. D’autres signes d’un trouble alimentaire présumé peuvent être les suivants :
- Une peur intense de prendre du poids,
- Anxiété autour de l’alimentation ou évitement de celle-ci,
- Exercice excessif,
- Consommation de nourriture anormalement élevée
Pour rappel, une prise de poids normale pendant la grossesse est située entre 9 et 16 kilos pour une femme de poids normal en bonne santé.
En cas de difficulté, il est fortement conseillé d’être suivie, en plus des médecins habituels, par un.e nutritionniste ou diététicien.ne, ainsi que d’être suivi psychologiquement tout au long de sa grossesse.
Aussi, l’application feeleat peut être un bon outil de suivi entre vous et vos professionnels de santé. Ils pourront suivre vos prises alimentaires, vous alerter en cas de difficultés et vous conseiller afin d’assurer les meilleures conditions pour vous et votre bébé.
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